sâmbătă, 19 aprilie 2008

< Echos Francophones > , editia a IIIa


Regulament de participare

Concursul Naţional de Poezie în Limba Francezã « Échos Francophones », (ediţia a III-a)


1. Concursul se va desfăşura pe două secţiuni : liceeni şi studenţi, fiecare participant primind la intrarea în competiţie un cod de juriu caracteristic secţiunii în care se încadrează, pentru asigurarea unei jurizări obiective.

2. Se vor trimite trei poezii, creaţii personale în limba franceză, în format electronic, pe adresa de e-mail aefi_ro@yahoo.fr, până la data de 12 mai, ora 23.59. Toţi concurenţii vor primi confirmare de primire a poeziilor din partea Asociaţiei Studenilor Francofoni din Iaşi.

3. Vor fi menţionate datele personale ale fiecărui participant (nume şi prenume, vârsta, secţiunea la care participă, nr. de telefon, instituţia de învăţământ unde îşi urmează studiile, precum şi răspunsul la întrebarea « Cum aţi aflat de acest concurs ? »)

4. Nu vor fi acceptate textele lipsite de autenticitate, copii fidele ale unor publicaţii sau poeziile cu prea multe greşeli de ortografie şi de gramatică, din cauza cărora mesajul poetic este pierdut în totalitate.

5. Vor fi acordate 8 premii:

- Secţiunea LICEENI : premiul I - 250 RON
premiul II - 200 RON
premiul III -150 RON
menţiune – premiu constând în cãrţi

- Secţiunea STUDENŢI : premiul I - 250 RON
premiul II - 200 RON
premiul III - 150 RON
menţiune - premiu constând în cãrţi

6.
Câştigătorii vor fi anunţaţi pe data de 20 mai 2008.


Îndrăzneşte şi fii cel mai bun!
Succes!





Coordonator proiect:
Georgiana Mădălina MIHALACHE
Tel: +40 744 879 773


Date contact ASFI:
Sediu
: în incinta Centrului Cultural Francez din Iaşi
Bulevardul Carol I, n° 26, , CP 207 OF PTTR 1, 700750, Iaşi, România
Tel: (+40) 744 499 070 - Andreia-Ionela HRAPCIUC - Preşedinte
Fax: (+40) 232 211 026
E-mail : equipe@asfi.ro
aefi_ro@yahoo.com
Web: http://www.asfi.ro/

miercuri, 16 aprilie 2008

Castigatori 2007

Castigatorii sectiunii 'Elevi'

Raluca Ioana Petrescu - Castigatorea premiului I

Les Korrigans

Il pleuvra sur tes ailes — prends garde !
Ils te mordreront, les korrigans, de leurs blancs sourires
comme la lune froide, là, justement arretée
d’un chemin doucereux, néfaste.
Ils te regarderont, les korrigans,
Chacun de son angle, immobiles.

Grands et sombres, comme leurs ombres se dressent à travers les pins
Pareilles aux longues ailes de fumée,
Ils te semblent princes, venus te perdre,
danseurs tournés à la clé, tournoyant dans des boules de verre
Et de cristal,
Pseudo-pages obligeants, gantés de blanc,
Des étrangers rêveurs voyageant sur d’oubliés dragons en papier,
Gentiment enveloppant pour toi le néant dans de la soie.
Te tendant une immatérielle main, l’un ou l’autre
Appelle quelque chose en toi vers une salle tranquille
Où des roses ensommeillées remuent leurs paupières doucement
Et où le marbre s’assombrit un peu, pour qu’il ne fasse pas de mal
pour que tu n’aies plus mal

Où il fait enfin silence.


***

Sur la terre des serpents un vieux serpent se meurt
Sa langue flétrie s’entortille, devenant signe
Le vieux serpent aux écailles de terre
Lourd, au souffle lourd

atteint le souterrain

Il passe et il coule

Par les champignons et les âmes

Les bas couloirs couvrent
Le lourd toucher de ses écailles
l’écorce d’au-dessous-monde
se crispe autour de lui

ça sent le creux de la substance

Que cherche donc cette sagesse muette incarnée en reptile
Dans le tonnerre grave de l’essence rocheuse
Et profonde
Des couches de siècles
Empilés,
De vieilles couches
Coulées en bronze d’oubli
Et d’immobilité

La masse des années, matérielle, poussiéreuse, pèse
Sur les dépôts
Comblés de silence

L’œil éteint du serpent apprend la vue des pierres
Ses écailles passent, obéissantes, toujours plus bas
Ainsi
Le serpent

Retrouve la matière

Pour lui dire enfin
Qu’à cette sorte de silence longuement rêvait
Sa solitude aux pupilles rétrécies par trop de soleil,
aux écailles assombries par la lumière de trop de batailles,
à l’âme rendue silencieuse comme les cavernes souterraines
par le vacarme de trop de crépuscules.

Ainsi, le serpent
retrouve-t-il
au milieu de la terre
son cœur.


Le thé

Mon thé est un monde d’apparence délicate
et profonde
où tout parle et ne parle pas.
Son corps clair, velouté de vert,
fait pétiller dans l’âme un bon soupir.
Sa sérénité aux raffinements feuillés,
Calme trompeur des profondeurs marines,
Dort son sommeil sans cesse engendrant
De mille royales subtilités amères

Ou douces – comme ça vient.

S’y promenant : muets, des regards apaisants,
et des sirènes couleur d’arôme, bien ombragées
de plantes et nuances innombrables.
Vous croirez voir la paix
s’étendre, dans cette eau blafarde et douce, comme chez elle ;
Vous croirez voir des poissons nuageux
Former des bancs d’énigmatiques clés
Et je ne vous parle même pas de la fumée
tout enivrante, parfumée, en larges voiles
qui s’en échappe nonchalamment aux cieux.

Que vous y plongiez, regard et souffle, je n’en doute pas
Quoiqu’énergiquement je vous le déconseille

La douce beauté de ces énigmes chaudes
Fait collection de mille sens, et mille trésors que vous y trouveriez.
L’œil de la profondeur y est,
accueillant, ouvert et dense, eaux claires autour de lui,
Mais qui lance des tempêtes mystérieuses de vert
– immense et grave souffle de vent parmi les herbes –
La rêveuse, terrible, tempête dans une tasse.

Mon thé, mes bons messieurs, est une matière
délicate et frêle, qui de ses propres profondeurs s’enivre
toute sa cohérence, si parfaite, se décompose au plus doux toucher
sans même changer,
en ce qu’elle est
en de petits poissons, petites feuilles sombres et lumières,
rien de moins qu’avant, mais plus rien,
sinon arôme, ce fade mystère
qui passe son nuageux chemin
vers les nuages.

Pourquoi? – me demandez-vous– Je ne sais point,
ni m’en méfie, ni m’en afflige, du tout.
Je vais le boire à vot’santéEt méditer.





Vlad Parau- Castigatorul premiului II

La chanson du rebelle

Moi, je me remplis les poches
D’anathèmes et de reproches
Et je haïs tous ceux qui osent
De chanter la vie en rose.
Moi, je marche au long des rues
Et personne ne me salue,
Chaque salut me fait jurer
Les hypocrites et leurs affaires.
Et si je meurs, j’aimerai mourir,
La vie pour moi fut un délire,
La mort est belle, la vie est ivre –
J’ai eu la chance de ne pas vivre!


Le parapluie de l’aube des temps

Il pleuvait au début des temps. C’était la tempête de la Création.
Destins orphélins, les forces aveugles de la nature se vengeaient
Pour avoir été reveillées de leur repos éternel,
Pour avoir été avortées des tréfonds de la matrice de l’Éden.

Il pleuvait au début des temps, dans l’agonie de la rupture.
Goutte après goutte ont enchaîné leur cadence obsessive, tourmentée, furieuse.
Aucune parole, aucun mot dans ce premier chant qui appelait à l’existence
Comme un maléfice sur le point de s’accomplir.

Et il était tôt, trop tôt.

Il pleuvait, dans les abîmes de tes yeux clairs, d’enfant, là où tout devenait trouble.
Tes cheveux bleus se jetaient en cascades vers des horizons pas encore innondés.
Nous contemplions en silence la terre recouverte de coques d’oeufs brisées
Sous les poignards pluviaux du crime qu’on a depuis appellée „Création”.

Et il était trop tôt pour nous d’être nés.

Il pleuvait, au dessus de notre fragilité. Et pour survivre, il a fallu qu’on s’aime.
Tu as donc ouvert ton parapluie et m’as dit: „Restons ensemble !”.
Alors, Dieu sait que, si on nous avait regardés de loin,
Des deux amoureux embrassés sous le parapluie rond
Il n’y serait resté que l’image d’un coeur.

C’est comme ça qu’on a donné vie à la Terre, qui avait tout d’abord besoin d’un coeur pour exister.

Il pleut. J’enfonce pieusement dans les sillons débordant d’eau fraîche
Le manche du parapluie ouvert qui nous avait réunis tant de fois.
Qu’il pousse et qu’il se transforme en un grand arbre à la couronne ronde
Qui abrite et protège sous ses rameaux tous les amoureux du monde!
Et quand ils auront oublié notre histoire, qui avait été la source de chacune des autres,
Qu’il pleuve comme jadis à l’aube des temps et qu’ils se souviennent
Qu’au début de toute chose il y a eu l’union d’un amour à deux;
Qu’il y a eu le parapluie.


Une vie en arc-en-ciel



I.
Au bord de la Mer Noire,
Éternelle Schéhérazade, menteuse amante,
Là où le Dniestr s’abandonne, séduit, aux écumes salées de l’infini,
Là où les histoires d’autrefois sont encore chantées par les vagues
À la mémoire d’un âge passé, des anges et des miracles,
C’est là que, sur une petite île enchantée, berceau de l’enfance des peuples,
S’étend le Royaume des Contes de Fées.
Sur cette île, l’unique château fort est un parc de jeux,
Dont les gardiens – un garçon et une fillette - sont les seuls habitants.
Au milieu du parc, il y a un arbre à la couronne ronde.
Ses branches vigoureuses soutiennent deux balançoires
Devant lesquelles il y a une échelle en arc de cercle.
Les deux enfants y grimpent souvent, s’amusant de la parfaite symétrie
Entre le début et la fin de leur escalade.
Mais, parfois, lorsque l’ennui ou la fatigue les emporte
Ils s’asseyent sur le sable tiède à contempler leur échelle en arc de cercle
Peinte en rouge, en jaune et en bleu
Comme un arc-en-ciel, comme une porte mystique, comme un sourire à l’inverse.



II.
Aux pieds des Carpates, là où les derniers échos frisonnants des forêts se perdent dans l’oubli collectif,
C’est là que la ville s’étend, c’est là que le Royaume des Adultes commence.
Leur château fort, très vaste et trop vide,
Temple de la ration, des orgueils et de la décadence,
Dépourvu de toute perspective magique,
Dresse ses gigantesques édifices, arrogants et agréssifs,
Qui défient avec mépris le ciel et le soleil, le sacre et le vrai.
Les immeubles à des dizaines d’étages, où la captivité s’appelle éuphémiquement „appartement”,
Où le foyer et la prison sont synonymes,
Où les petits humanoïdes habitent leurs merveilleuses cages en béton et en acier,
En passant tout leur temps devant l’ordinateur à glorifier la liberté et le bonheur,
Ces sacrés immeubles, ces vénérables tours, ces effroyables sarcophages
Ont chassé depuis longtemps l’esprit
Et maintenant demeurent seuls dans l’obscurité
Avec leurs ombres et leurs inquiétudes, avec leurs péchés,
Qui font peur même aux fantômes, les dernières à s’en aller,
À la recherche de lieux moins sinistres.

Il fait froid, il fait gris et il pleut.
Mais, pourtant, les vertes montagnes attendent vers l’horizon
L’arrivée de la plus belle saison,
L’arrivée de la Résurection.
Et ce n’est qu’une seule fois par an
Que la Pluie et le Soleil s’embrassent
Comme au début des temps, il y a très longtemps.
Ce n’est qu’à ce moment précis
Qu’un immense arc-en-ciel se déssine dans les nuages,
Recouvrant la ville d’un bout à l’autre,
S’appuyant sur les plus hautes tours
Qui deviennent à leur tour
Part de cet édifice céleste de la réconciliation.
On regarde avec méfiance l’énorme arche
Qui sépare, d’un côté, l’enfer, et de l’autre, l’Éden,
L’énorme arche, éveillant des souvenirs si lointains,
Des souvenirs d’un autre temps.

Hélas, on va oublier trop vite
L’ancienne échelle en arc de cercle
Peinte en rouge, en jaune et en bleu,
Comme une porte mystique, comme un sourire à l’inverse.



III.
Sur la rive du Danube, géant serpent
Qui s’écoule doucement
En baignant les campagnes avec ses eaux troubles
Chargées de légendes, d’histoires et de mythes,
Sur la rive de cet ancien Styx,
Il y a un paisible cimetière où reposent les souvenirs
Et la mémoire gravée en pierre des siècles.
Parmi les chandelles rêveuses évoquant pieusement la lumière,
Parmi les croix imposantes envahies par le lierre,
C’est là que commence le Royaume Ultime de l’Éternité,
C’est là que s’installent la majesté de la gloire muette,
La musique de la silence et la cadence de l’attente sans fin.
Ici, le temps s’enlise dans le néant,
Les moments se succèdent et se répètent pour toujours, en annulant la durée:
L’aube, répandant sur les tombeaux sa lumière d’un BLEU chaste;
Le zénith, recouvrant ce vide d’une toute-puissante lumière JAUNE;
Le coucher du soleil, précédant la nuit des morts, avec sa lumière ROUGE, saignante.
Et voilà les anciennes couleurs de l’arc-en-ciel,
Pourtant dissipées, car la Mort ne pardonne jamais.
La nuit tombe, dernier temoin de la veille éternelle
Des statues et des croix.
Un spectre commence à hanter les lieux.
C’est l’image de l’échelle en arc de cercle
Peinte en rouge, en jaune et en bleu
Comme un sourire à l’inverse
Dont les pierres se souviendront
Un jour.



IV.
Depuis les Carpates et jusqu’à la rivière du Dniestr,
Le long du Danube et jusqu’à la Mer Noire
S’étend l’ancien Royaume des Daces
Qui, après la conquête des Romains,
Au cours de l’histoire tourmentée
Allait prendre le nom de ROMANIA.
Si l’Enfance, la Vie et la Mort portent les couleurs de l’arc-en-ciel
Seuls les habitants de ces parages peuvent le dire.
Pourtant, même eux, les Roumains, ne savent pas toujours pourquoi
Sous le ciel de leur pays flottent des drapeaux
Peints en rouge, en jaune et en bleu.

Et, à chaque fois qu’ils se plaignent que la vie est dure,
À chaque fois qu’ils quittent le pays pour aller chercher le bonheur,
À chaque fois qu’ils travaillent tard et n’arrivent plus à dire „Bonne nuit!” à leurs enfants,
Dans leurs grimaces fatiguées il y a quelque chose
Qui fait rêver à une échelle en arc de cercle
Peinte en rouge, en jaune et en bleu
Comme un arc-en-ciel ou, plutôt,Comme un sourire à l’inverse



Larisa Stefana Mihalache- castigatoarea premiului III


Comment ferment les portes du jour

Les peupliers, vous les avez coupés
Les visages, vous les avez grimés
Les collines, vous les avez déménagées

À quoi bon de courir après les fleurs du soir?

Je n’ai pas le corps comme le vent
Pourquoi m’appelez-vous au matin?

Ma pensée ne pleut pas
et je n’ai pas de soleil d’été sur les paupières.

Pourquoi m’appelez-vous aux midis?

La bouche ne chante pas comme les oiseaux
Boire ,
Je bois un autre lait que le lait de l’étoile.
Mon pas monte depuis longtemps d’autres cimes.

Je ne vais plus à voler les roses
Je ne veux plus des poupées avec des têtes tranchées.

Je ne mange plus ce que je mangeais.
Je ne suis plus ce que j’étais.

Sans moi vous fermerez aujourd’hui les portes du soir.
Sans moi.



Paysage avec pluie de mai


Peut-être que je veux que tu arrêtes
le vent avec ton aile.

Que tu t’approches de mon cil comme un oiseau,
que tu t’appuies sur lui
comme la grande colline.

Comme si tu sautais sur le temps
comme si tu donnais des fruits dans un nid d’abeilles plein.

Peut-être que je t’appelle quand il me manque
le parfum d’autrefois.

Ainsi comme je te sens
comme un cri tombé parmi les poissons

Peut-être que tu tombes goutte à goutte
des nuages sur les fenêtres
comme une pluie cachée.

Peut-être qu’on se réveille
les voix mélangées
comme si mon rêve
t’enveloppait d’herbes aquatiques.

Peut-être que l’ombre
t’oublie jusqu’au soir.



Le réchauffement global

passe par nous, avec la première et la dernière goutte d’eau éventé
ne nous laisse pas vivre, nous l’entendons même dans le sifflement du bouchon d’eau minérale
essaye d’être plus collant qu’un tube de super glue
pénètre même dans la dimension renversée de la nue entaillée par les étoiles
on le chasse dans quatre points et il trouve le sixième
une symbiose imparfaite entre la tranche d’air et la goutte de sueur
jamais je n’avais cru que je mordrais de la constellation surchauffée
ou que je marcherais au ralenti sur la route trop lasse
la pauvre femme du deuxième s’agite entre grâce et pathétisme
arrose-moi l’asphalte bouillonnant
arrose-moi l’asphalte bouillonnant

Castigatori 2007

Castigatorii sectiunii 'Studenti'

Crizantema Mironeanu- Castigatoarea premiului I

Je suis

L’instant où j’ai compris
La vie s’est ecroulée
Sur mes épaules
Je suis
Et la lucidité
Cruelle insomnie
De mon esprit
M’a ébloui
Et m’a illuminé
De même
Je suis
Cri de
Tempête déchainée
Et suspendue
Dans un instant hautain
Présent écru
Et déchiré
Par deux éternités
De noir
Je suis
Et je suis
La solitude
D’un égoïsme rude
Pensée ou gouffre
Je suis
Je souffre


La Parole

Le monde est malade de la parole dès sa naissance. A peine on débouche dans l’existence que l’esprit connaît la séduction de la parole et s’adonne à cette dépendence maladive et irrésistible qu’engendre le mot.
Puis le rapport bourreau-proie oscille jusqu’à la confusion des forces.
La parole est un monstre inconscient de soi-même, un violeur niais dont on profite pour s’emparer des choses.
La parole est un voyageur infatigable, un colporteur de sens, une araignée qui, en passant de l’un à l’autre, intègre à sa toile tout.
La parole est la pire terre de l’ésprit. Des cals aliénants envahissent l’âme qui essaie de la travailler. J’arrive à ne plus savoir si c’est moi qui travaille le mot ou c’est le mot qui me travaille. Rien ne lui résiste. Les fruits de cette terre sont rares et maudits. Ils excitent ma fringale. Les mots... ces maux.... J’en ai besoin de plus, toujours de plus.
Ma curiosité me mène vers une question : est-ce que la parole mourra avec le monde ou abîmera-t-elle d’autres mondes aussi ?
Un cri.
Je n’ose plus m’interroger. Je ne dis plus parole.


Le jour

Il m’a toujours plu
De regarder le jour
Venir, s’en aller
Et changer d’atours
Comme un mannequin
Dans un défilé

Il m’a toujours plu
Cet enfant du temps
D’aspect protéique
Qui sue excité
Secondes et minutes
Pour me divertir
Et pour me surprenrde
Pour m’offrir une vie
Prête à porter
Et je me complais
Dans l’erreur logique
Et je rejouis
Du jour qui arrive
Du jour qui paraît
D’une folie ludique
Et délibérée

Dans la chaude musique
De la sphère de feu
Mon jour ami tourne
Sur sa pointe rose
Dans la pirouette
De sa nouvelle danse
Sur cette musique
Mon esprit tordu
Méchant se demande
Combien de tempsÇa tiendra debout

Lorena Antonovici – Castigatoarea premiului II

A toi

Toi...toujours
dans ton
coin.

Et moi,
moi qui joue
avec ton silence.

Nous sommes
des anges
qui tombent
amoureux
et qui
parlent
la langue
des jouets.

Celui qui jette
le premier mot
est détruit.

C’est moi
qui commets
toujours
le suicide...
pendant que
tu cherches
quelque chose
d’inconnu.

C’est toi la raison,
la raison pour laquelle
je me déclare parfois fou...


Extraits de moi même


Brutale, insoluble, navrée,
existence déchirée,
tu touches les vertebres
de chaque pas
que je mets avant.

Et j’ouvre parfois
un morceau de mon oeil
et je ne vois
que la pluie,
la pluie qui passe
parmi les génoux
d’un enfant perdu.

Je lui fais un dessin...
un dessin en craie
sur l’asphalte.
On arrive souvent
à marcher sur lui
et des gens
que je déteste
veulent lui ajouter
quelque chose.

Parfois,
je romps mes doigts
...et je tremble
un peu...

Brisée, épanouie
entre les pierres
solitaires,
je cherche violemment
la terre.

Les ballons de savon
me font encore rêver...

Mélancolie...


Temps inabordable,
donnes-moi
des papillons
en hiver...

et des cercles
de papier
rouges
et verts
et bleus
qui couvrent
le ciel.

...et un arbre
au dessous
de la mer.

Des rêves
qui dorment...
illusions vides,
systèmes qui
se finissent
par la même
phrase...
prières stupides
qui ne peuvent passéparer les notions morts...

Olga Anghelici - Castigatoarea premiului III

***

Le miroir me regarde, me dissout dans ses yeux –
Mon corps froid comme la glace porte une robe vive de feu
Et les flames me caresssent comme les paumes de l’amour
Sur les cils de la nuit je m’evade d’un mort jour

Les nervures de ma peau goutent la peine de l’oubli
Tous les signes me condamnent: j’ai trompe, j’ai trahi
Le miroir est toujours un temoin, un bourreau
C’est ma langue qui gemit etranglee par les mots

Comme une goutte de rosee sur une fleur de chagrin
Je renais larmoyante et sublime chaque matin
Quel dommage! La monnaie change de face tous les soirs
Et j’ enterre mon ame frele dans les yeux d’un miroir


* * * *

Ouvre tes bras largement
Ainsi comment tu tâcherais de t’embrasser en delà de l’être
Laisse tes doigts couler dans le prolongement des nerfs
Vis les pulsations de ton sang
La chaleur que tu sens en caressant tes cellules,
C’est l’amour que tu élèves en toi, réfléchie en milles miroirs
Regarde sans craindre
Les couleurs qui glissent sur ta rétine
C’est sont les enfants de tes désirs muéts
Tu lis les signes qui cajolent tes paumes ainsi comment tu lis mon être
Moi aussi, je suis un signe rompu de la silence de ton corps
Approche-moi de tes lèvres et je te dirai le déliement de la mort


***

Mon cercueil est une piece aux coins emousses
J’adore sa silence enivree par le fin
J’absous le hier et je chasse le demain
Je m’eteind de l’avant et je veux etre après.

Le toujours qui fatigue et la seconde qui est morte
La poison d’un delice et le mile d’une torture
Dans cette piece le pecheur qui m’habite semble pure
Et mon ombre m’attend en dela de la porte

luni, 14 aprilie 2008