miercuri, 21 mai 2008

Castigatorii celei de-a 3a editii

Castigatorii Concursului National de Poezie in Limba Franceza „Echos Francophones” editia a III-a sunt:

Studenti:

I. Bucur Emilia
II. Matei Stefania-Irina
III. Nazarov Luciana-Alexandra
Mentiune : Tiron Anca

Liceeni :

I. Vlad Parau
II. Cristina Fediuc
III. Petrescu Ioana –Raluca
Mentiune : Alexandru Cosmin


Evenimentul se va sfarsi cu o festivitate de premiere ce va avea loc pe data de 23 mai , la Centrul Cultural Francez , in sala Fondane incepand cu ora 19. Invitam pe toti iubitorii de poezie sa participe la aceasta festiviate !


Indrazneste si fii cel mai bun !






Poeziile castigatoare la categoria Studenti :



Bucur Emilia

Parmi les hommes

Tandis que toutes les voitures essaiment autour de moi,
J`attends au feu rouge
Et je regarde comme des roues, des enveloppes glissent auprès de moi.
Les bandes du passage piéton m`encerclent déjà à cause de la passivité,
Les piétons s`agitent autour de moi,
Mais tout en restant debout,
Mes racines ont poussées dans l`asphalte jusqu`au feu rouge parallèle.
Sur l`autre trottoir, les gens font des signes de la main
Comme si le Boulevard Magheru serait une mer ouverte aux passants
Et de temps en temps nous faisons des signes de la main
Pour appeler les canots de sauvetage.
Au moins sur l`eau l`on va plus vite qu`avec la voiture
Et l`on ne pollue pas.
Quand les roues se mettent en marche,
Ma pensée prend la fuite avec elles
Et j`oublie depuis combien de temps j`attends au feu rouge
Jusqu`à ce que le soir est tombé
Et les voitures se sont retirées dans les maisons.

Passivité

La couleur rouge est accrochée du feu depuis plusieurs minutes,
Autour de moi, tous les objets à roues
Demeurent entassés, l`un derrière l`autre,
Et je me faufile parmi eux, afin d`arriver sur l`autre trottoir,
Je me glisse parmi les pare-chocs de voitures,
Au centre-ville, les véhicules stationnent en file,
Le bruit de l`impatience de ceux qui se trouvent à l`interieur
Sépare l`espace en deux: entre les hommes et les carrosseries,
La fissure est dans la matière: entre la peau et le métal...
Encore un pas sur le boulevard et l`asphalte se courbe,
Beaucoup de gens se bousculent sur le passage piéton.
Les voitures s`approchent du trottoir, en pressant les passants,
Parfois tout mouvement est impossible: on heurte les gens autour de soi.
Il faut demeurer comme un fil parmi les autres, rester sur place,
Même ne pas respirer profondément, afin de ne pas déranger les autres.
Les uns sont bloqués dans un embouteillage, les autres sur les trottoirs,
Grande pression du carrossable sur le trottoir,
Les maisons attendent leur locataires qui sont en retard...






Tentatives simultanées


Depuis quelque temps, une poésie paresse sur le bout de la langue,
Bientôt, elle va naître,
Les hommes laissent des endroits dans la foule
Comme si un autre espace passerait parmi eux
Et autour de l`espace essaiment des vides.
Le poème va lever sa tête vers les hommes
Va croiser la réalité
Et du mot il deviendra l`objet
Que tous voudront toucher,
Mesurer les distances
Et prendre le pouls de la matière.



Matei Stefania Irina

Des Mots

nous étions les fleurs tout bas
pour que nous apprenions les chutes
nous étions les douleurs
et des racines surgissaient
rompant nos échelles

nous étions l'air
longuement battu par le vent
nous étions des branches d’arbre
en brûlant

nous étions l’écriture à main des Mots
sur la terre


Iohanan

tes mains sont si longues
tu as des doigts de pianiste
Iohanan, pourquoi t’habilles-tu
toujours de noir?
lorsque j’étais petite je rêvais
que tu t’appelerais Dan
que tu serais ce que je ratais
Iohanan, tu disparais
derrière la montagne lointaine
la tête baissée et comme si tu tenais quelqu’un près de toi
est-ce que c’est moi, Iohanan ?
c’est moi ?
je peux aller aussi
sur le sentier à côté de la montagne
je n’ai pas peur
bien qu’il y ait du brouillard
comme si tes yeux étaient fermés

Poème

mon cœur bat dans deux recoins tout à la fois
comme si on frappait deux touches de piano
à l’aube
pourquoi il est si seul et il ne veut pas que je le caresse
la tête baissée, il pleut sur ses épaules
il est tellement seul comme deux cloches qui sonnent
à part


Nazarov Luciana Alexandra


Regrets


Flots et vagues de sucre,
Tirets de pain qui se vendent à double tour,
Feuilles d’amour dans un lac de souffrance,
Champs de batailles et de tiroirs fous…

Arbres heureux se fondent dans une table noire
des planètes de grenouilles, qui sautent
violèment dans tes mains.
Elles se noient, se croient vedettes
Mais elles échouent
sur la muraille froide des princes charmants
Et se taisent.

Moi, je ne suis plus la fille d’antan qui baisait
Des crapauds colorés en noir et blanc…
Mes ongles ne grattent plus la table des échecs
Elles font de bruit en pleurant, en menaçant
Le présent, en maudissant le jour qui vient.


Dédicace à un toi présent


Tu sais que la lune est
un cœur retroussé ?
Ou que la feuille est
faite de saisons verts ?
Réjouis de la bougie fleutrie
dans la chambre des ombres !
Transphère ton corps dans le mien
Et rends-le plus nocive qu’il ne l’est !
Tu sais que le doigt se soumet au stylo,
Et que le stylo est fait dans une conte de fées ?
J’écris comme je suis
Je suis comme je sourie
Je brille et je fuis
des pièges ou de joie
de bonheur et de bois !
J’endure de ne pas voir
le chemin vers toi.
De soutenir les barrires de pluie,
vent ou neige
De soupir, souffrance et malchance…
Tu sais que je suis ?
Et que je te suis partout
comme je serais a toi ?
Tu sais que je t aime en dehors de moi ?



Crédo


Pendant vingt ans j’ai écrit mon roman :
Une vie suspendue dans un film d’expressions
Figées et fantastiques…
Je m’habille des clichés qui supportent
Nos jours secs et sans air,
Sans essence de parfum exotique
Ou de couleur vive de bonheur…
J’ai vécu ma vie sans aucun regret.
J’ai découvert le malheur
Par le mal de mes proches,
J’ai souffert avec eux et je me suis perdue
Pour me retrouver après des instants, dans
un fosse de paradis terrestre.
J’ai rencontré l’amour et
je ne m’en ai pas apercue,
Donc je l’ai vite perdu…
J’ai pleuré,
j’ai vécu l’apogée de la fin.


Je suis morte et j’ai ressuscitée,
Victime de vie et de mort,
J ai perdue ma tête dans des péchés capitaux,
Ceux de ne pas savoir vivre et …
j’ai été éxécuté.
Le cri des oiseaux ne m’efforçaient plus
D’ệtre en moi.
Les étoiles n’éclairaient plus l’obscur
De mes yeux.
Le soleil a tué ses rayons de foi
chrétienne
Et le bien-aimé s’est noyé dans une mer
impitoyablement dure comme un rocher…
Erré dans le monde divin
J’ai été décapité.
On m’a détruit le cerveau et le cœur
J ai été hors de moi, hors d’autres ,
hors de Lui…
C’est dommage, mais ce « je » équivalait
Un « rien » où on n’accède point !


Un jour d’automne, les feuilles de marron
Voulaient apporter le vent du souffle
théâtralement ironique,
D’une projection idéale prệte à me protéger
Je l’ignorais,
je ne voulais plus l’entendre
C’était le hasard qui menait mes pas
Vers n’importe où.
Peut-ệtre vers une automne de la royauté
Dorée et amoureuse,
Frệle et épeurée, malade de desillusions !
Je fis le lourd soupir qui fatigua un
brin d’herbe de caoutchouc,
Un artiste de cire comme un Dieu, maitre
De sa création du Ciel.
Impuissant rệve de vie, de mousse
que je souhaitais seulement pour moi !
Je me noie dans une confusion d’idées
Contradictoires et illusoires…
Je te vois , tu me vois et tu me parles
Je ne te crois pas et tu te fâches
Tu me regardes et je rougis
Tu m’aimes déjà , je m’enfuis…


Tiron Anca

Dorure


Pourrait-il jamais être Phoenix?
Puisqu’il n’est ni FEU NI Ciel,
Il choisit MAL L’HEURe
De jouer aux échecs.
Quel malheur, quel échec !
Te voilà
Descendre dans DES CENDREs à toi.

Soit un songe-creux
Jeune,
Sage comme une image,
Souriant dans son seuil
Au soleil, son porte-bonheur.
Il prendra la route de son cœur
Vers les mâts de cocagne,
Ceux qui flottent là au fond,
Qui s’éloignent
Pour rentrer de nouveau
D’outre-tombe.

Naguère, la mère veillait les balades du gars…

Maintenant, pauvre fils du soleil et de ses mâts,
La MER VEIILE à son rêve ébréché…
On racontait que le fou était fouetté
Sur son plus haut mât et
Puisqu’il essayait de mater
La mer qui devait le veiller
Le voilà roulant
Dans le suaire des vagues.

… le DOUx LEUR est gardé après douleur…

Soit le soleil d’après la tempête
Et la patine d’un pantin surpris dans le temps
Un homme poivre et sel
Sourcille dans le seuil
Vers l’horizon mat, ébréché.

Sa semelle sur le seuil…
Tache de suif et de suie ;
En sourdine, un soupire
De l’âme d’un ancien songe-creux.

Enfant prodigue des mâts de cocagne,
Enfant prodige rentré chez-soi…
L’ordure change en merveille OR DURE toujours
Ça dépend à l’âme qu’elle devienne
Dorure.

En encre de pluie…


Printemps,
Il avait fait un temps de chien
Dans la place publique.
Il avait plu, ils avaient pleuré
… mais moi, pourquoi avoir utilisé le plus-que-parfait ?

Plaisanterie à part…
Il pleut toujours, ils pleurent toujours ;
La plèbe se promène dans la place publique
Sous des parapluies en plastique
Et mes yeux en pleurs
Y voient des planches de salut.
Mes glaces voient la place
Comme une plage inondée
Et les planches en plastique
Planent en larmes alarmées.

Les platanes et les planes,
Plantés dans la place,
Pliants, écoutent
La plaidoirie de la pluie,
Essayant de fleurir…
… Il me fait rire
Leur vert platonique,

Le spectacle des plâtrages,
Tout au long des allées,
Des pleutres plantés
Dans la place publique.
Des silhouettes plantureuses
Vieillies dans des pierres
A des plaies et des plis
Pleureuses de la pluie.

Il pleut aux pigeons
Dans la place publique…
Ma plante nue piétine la planète.

Mes glaces les regardent plumer les pigeons…

La plume plaint avec encre de pluie.


Hommage à Albert Camus

Aujourd’hui, Dieu est mort, ou peut-être hier
Lui, Il m’est aussi égal que l’homme faux ; je veux exister
Bien ou mal, je cherche des vérités ;
Eux, ils se sont déjà résignés ; je sais que
Rien n’est conclusion, mais point de départ ; l’absurde
Tout comme la révolte, écrivent mon nouvel évangile, donc nous sommes.


Ciel et mer, soleil et ombre, mon âme, le monde
Absurde que je fais vivre, jamais s’en aller… Répondez à
« Mais il est absurde, pourquoi continuer ? » avec « Toutefois… »
Une concession du révolté - la foi d’un
Sisyphe heureux.



Poeziile castigatoare la categoria Elevi :


Vlad Parau

Blanche Neige

Il était une fois un Nain
Qui avait un coeur plus grand qu’une scène de théâtre de poupées.
Dans ce coeur il gardait le vol des colombes,
Les couleurs du Printemps, la musique des étoiles
Et le sourire renversé de l’Arc-en-Ciel.
Un jour, il rencontra dans les bois une jeune fée
Aux cheveux et aux yeux noirs, aux lèvres rouges,
À la peau blanche comme la neige.
Elle était plus belle que l’aube
Qui se lève au-dessus des mers.
Il courut vers elle et se jeta à ses pieds:
-Viens habiter dans ma maisonnette du côté du soleil levant,
Je vais te protéger de tout ruban, peigne ou pomme empoisonné,
Je vais t’offrir mon coeur plus grand qu’une scène de théâtre de poupées.
Mais elle le regarda distante et fière:
-J’attends mon Prince Charmant. Tu n’es qu’un Nain.
Les larmes aux yeux, le pauvre Nain s’en alla
Vers la mine aux merveilles du fond des bois.
Il sortit son coeur plus grand qu’une scène de théâtre de poupées
Et mit dans sa poitrine la plus brillante pierre de diamant.
Comme ça il se changea en Prince Charmant
Et partit à la recherche de sa Blanche Neige.
Mais il ne retrouva qu’une reine jalouse
Qui se mirait chaque matin dans la pierre de diamant.
C’est la triste histoire de toutes les scènes de théâtres de poupées
Qui se transforment en cimetières des rêves.
Aujourd’hui, les souvenirs dansent avec les flocons
Qui retournent dans le miroir du passé.
Le poison redevient pomme, la pomme redevient fleur,
La fleur se renferme dans le bourgeon et attend
Là où se cache le conte pas encore raconté
Là où se tait la parole pas encore dite
Là où Blanche Neige n’est qu’une goutte de sang
Dans le coeur du Nain.

Lune

Lune, reine de la liberté,
Amante de la magie,
Les mortels te convoitent
Les poètes te chantent
Tu demeures immuable
Dans les draps des nuages
Et rougis comme une vièrge
Quand le vent caresse ton visage
Et se perd dans tes yeux
Au carrefour de la lumière et de l’ombre
De l’amour et de la haine
De la vie et de la mort.
Tu passes tes nuits
Àcompter tes silences
Comme les amoureux parfois
Comptent à deux les étoiles
Pour savoir si leur destin
Manque ou non de quelques pétales...
Et quand le Soleil se lève
Tu tombes de vergers du ciel
Sur la Terre sale et niaise
Toi, la plus belle pomme de l’Éden,
Tu vas grossir dans le ventre des filles d’Éve
Qui se préparent d’allaiter
Les enfants du lendemain
Ceux qui, une belle nuit d’été
Après avoir rencontré des renards et des serpents
Lèveront leurs regards blonds vers le ciel
En se demandant tout simplement
Comment faire pour regagner leur maison.

Sourire blessé


I.

Des rides égarés hantent le front du ciel nébuleux,
Dansent autour des nuages immuables
Et se perdent derrière les écumes
De tous les vents.
Les oiseaux noirs descendent à des larges cercles,
S’asseyent tristement sur des fils électriques,
Puis scintillent d’une forte lumière bleuâtre
Avant de passer doucement dans le néant.
Des vapeurs sautillants se lèvent des cendres de leurs ailes
Et l’on sent partout l’irrésistible odeur
DE LA MORT.


II.

Au millieu de la ville de granit,
Caché derrière les fantômes des gratte-ciels,
Frémit un griottier chargé de fruits.
Il chante les vergers d’un autre monde,
Où les rêves, les contes et les mythes sont encore vivants.
Petit à petit, une pluie acide commence à ravager les ruines –
La tempête de la fin des ères ne compte plus attendre.
S’entrelaçant avec les gouttes amères,
Des griottes tombent par terre
Dans la boue sauvage, qui s’enivre de plaisir.
Les sphères rouges, charnues et juteuses
Témoignent de l’hémoragie d’un temps malade
Là où l’on sent partout l’irrésistible odeur
DE LA MORT.


III.

La joue livide de la Lune se cache parmi les nuages,
Éclairant les remords, dissimulant les craintes.
Ses rayons obscures embrassent tous les ronciers,
Se déchirent et saignent à chaque épine
Pour se perdre au-delà de l’empire des ombres
Éternelles.
L’eau, le sang et la lumière
Suintent dans les recoins les plus éloignés
De ce monde qui ressemble de plus en plus
À un mouchoir resserrant dans son étoffe
Toutes les misères de l’histoire
De l’espèce humaine.
Autrefois, on faisait construire de cette étoffe
Des voiles pour ensorceler les vents.
On prenait un navire et l’on s’évadait
À la recherche des Statues de la Liberté
Qui ne bordaient pas encore les côtes
De la douce Amérique.
Maintenant, à la place des océans s’étendent les ronciers
Qui évoquent la Croix et le Golgotha.
La Lumière blessée enflamme ciel et terre
Et l’on sent partout l’irrésistible odeur
DE LA MORT.



IV.

Sur la rive d’un fleuve rougeâtre à des eaux troubles
Un immense moulin fait tourner la roue de la fortune.
Le temps perdu s’écoule tranquillement dans les pales de cette horloge
De l’humanité.
Des traces, des contours, des mirages et des ombres
Se succèdent dans les ondes damnées, implacables.
Les minutes moulues se réduisent en poussière,
Les destins et les vies reviennent aux cendres.
Mais le sec tic-tac de la meule résonne de plus en plus obsessif,
Comme une funeste prophétie:
Il n’y aura plus d’avenir à moudre.
Une ultime saison va retourner en poudre
Pour faire cuire les pâtes moisies
Des pains vénéneux de la dernière Cène.
Et l’on sent partout l’irrésistible odeur
DE LA MORT.


V.

Il est minuit.
Toutes les choses arrêtent de naître ou de mourir.
Il n’y a plus que nous deux.
On se regarde distraits, maladroits.
Pourquoi nous? Pourquoi maintenant?
Pourquoi pas?
Ce n’est plus un rendez-vous au cinéma.
Cette fois-ci, on va s’installer dans la loge principale
Pour regarder la représentation finale.
Et pourtant, sur l’arène de cet amphithéâtre désert
L’Apocalypse réfuse de se déchaîner.
On est seuls, on attend, on s’ennuie.
Et on commence à dire des blagues, à raconter des histoires,
À inventer des rimes, des mondes.
On est ensemble. On attend. On s’émeut.
Et j’ai l’impréssion de te connaître
Depuis très, très longtemps.
On est là. On attend. On s’embrasse.
Tu n’as pas changé et tes cheveux bleus me souviennent
De l’aube des temps.
Dans tes yeux clairs, d’enfant,
Je revois chaque soleil qui s’est levé pour tous
À travers les matins lointains
De l’histoire.
On reste ensemble, sous la couche de boue,
Là où la poudre du temps ne se transforme plus en pain,
Là où les griottes pourries essaient en vain de germer.
Au dessus de nous, il y a un gigantesque parapluie
Qui se renferme en silence.
On s’embrasse et l’on se laisse plonger l’un dans l’autre
Jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul être:
Les mêmes larmes brûlantes, la même respiration tumulteuse,
Le même coeur enflammé, la même chair chérie,
Un Amour sans fin.
Et l’on sent partout l’irrésistible odeur
DE LA VIE.



Cristina Fediuc


Moitiés

Sous mes pieds froids a poussé
un chemin en poix
sans fin, comme un maintenant.
J'y ai mis premièrement le pied gauche
et ensuite le tien.

Avant cela, je sautais d’un seul pied
et voyais d'un seul œil,
mais le monde ne se rendait pas compte du fait que
je n'avais qu'une moitié de corps ;
peut-être parce qu'ils ont seulement des moitiés de corps
et que cela leur paraît suffisant.

Hier j'ai perdu un pied en chemin,
c'était mon pied,
ou le tien,
je ne le sais plus,
je crois que c'était le mien,
car c'est avec le tien que je piétine aujourd'hui.

Si je savais que ce chemin
allait vers toi,
je naîtrais encore mille fois
seulement pour perdre mes pieds
et me fondre entièrement dans la poix,
en chemin vers toi.
De toute façon, mon âme, je l'ai perdue il y a longtemps,
elle a fondu dans la poix de ton âme.





Déboussolée

Donne-moi une boussole pour m’orienter
quand j’erre dans le labyrinthe de tes pensées
et dans les miennes,
quand je nage à l’improviste vers ton cœur,
avec la sensation de me noyer.

J’ai besoin d’une boussole
pour savoir quelle est la réalité,
quand je me réveille de ma réalité,
la seule dans laquelle je crois,
mon cher rêve qui sent les matins d’été aux yeux cernés,
la peau brûlée par le soleil,
rêve aux contours invisibles,
de sable et de vagues.

Je veux la boussole que je t’ai donnée
quand je me suis perdue
dans les accords de guitare de tes yeux,
pour me fondre en eux.

Je la veux pour retrouver les mémoires endormies
par l’odeur de cannelle qui t’a rempacé,
pour te chercher dans l’amalgame des rêves
ou de l’espoir
qui me tiennent en éveil,
pendant les nuits qui mangent mes jours.

Donne-la-moi pour que je me souvienne
du bouton tombé de ta chemise,
lorsque tu as froncé les sourcils,
en voyant que je ne te jouais plus de la guitare
que tu avais peinte.

Ou plutôt non,
essaie de trouver mon image projetée
dans ton sourire naïf, presque effacé,
parce que dans mon monde
il n’y a plus de sens depuis longtemps.




Vers où ?

Voilà! tu es déjà emballé :
Ton corps gît dans un sac de marque,
Et dans ta tête on a planté une lourde étiquette.
La moitié de ton oeil est peinte maintenant en gris,
Tu n'as plus que ta lèvre inférieure,
La supérieure est rongée.
Tu ne fais rien, tu ne protestes pas,
Tu fumes ton attente et tes spasmes,
Tu attends douloureusement la dégradation
Et des éperviers électriques
Qui veulent ton âme pour y loger.

Moi, j’ai peint en arc-en-ciel
Le dernier cheveu poussé sur mon crâne,
Que j'ai arraché ensuite,
Et maintenant il roule dans les vagues
Qui frôlent mes paupières ;
Demain ça fait deux mois depuis que
J’ai enfermé la mer dans mes yeux.


Petrescu Ioana Raluca

1.
Mot de passe
Voilà la douce lumière
sur le noir indigo
qui me donne un mot de passe
mais pas plus.
Je dessine sur mon âme
la vigne rose,
l’ombre de la chandelle qui touche
la senteur des fleurs dans le verre
me donne un mot de passe
mais pas plus.

Je te dessine
Tes yeux son de beaux rameaux noirs, déployés, fiers, croissants.
Je dessine sur mon âme
des brumes solides couleur de rameaux
La croissance m’obsède, la qualité -
La croissance des ombres, leur miroitement, leur profondeur,
Le lieu vers où l’évanescent s’évanescente
[1].
Les lumières dans la brume,
des couleurs aux fenêtres des maisons dans le noir.
Mon propre pas,
le statique vivant de la nuit.


2.

Il fait froid dehors
Dehors, les mots n’ont pas de bouche
sans façon ils s’avalent les uns les autres et sans noblesse s’engagent
dans des luttes et des étreintes à l’aveuglette.
Sur ce terrain morose de l’air,
les mots ne sont que formes,
expressions brutes de la vie, dénudés, sinistres dans leur manque absolu de contexte,
retour à la vie animale,
ils s’étranglent les uns les autres, les uns sur les autres sans même se voir
Mon amour, l’air est vicieux pour tout ce qui sort de ta bouche et pourrait m’être destiné
Mon ami, ne vois-tu pas que notre vie pleine de sens ne vit qu’en nous
et que nous sommes muets et incompréhensibles comme l’eau,
que tout dehors est cacophonie, que toute rencontre, tout partage est
un lourd gribouillage que je ne comprends plus, que tu ne comprends pas…

Mon amour, pourquoi est-tu mon amour ?
Mon ami, pourquoi est-tu mon ami ?
Il doit y avoir dans l’air
Quelque chose d’autre que cet air
Où s’étranglent nos mots.

3. [Du désir. Facettes d’une respiration. ]

I.

Je regarde partout.
Arbres, herbe, ciel.
Vous savez bien ce dont je parle.
et je m’en remplis jusqu’aux yeux,
qui restent là, comme deux boutons dorés,
petits, à presque rien faire
dans le grand Regard.

Remplie jusqu’aux rebords avec le souffle - vague, torrent -
de cette nature
cruellement
si belle,
mon âme silencieuse ne trouve point en elle-même
que le désir.

Timide, le souffle coupé,
Mon désir s’élève et s’étend,
Grande voile gonflée,
Pour remplir,
Couvrir, toucher de tout son long,
Se fondre et se joindre

À cette nature cruellement
Si belle

Qui croît infiniment en moi, par le regard et par les pores, partout.

Mon désir s’allonge, prend de l’air
de l’air, infiniment.
Humilié, il s’élance,
il sent les feuilles (rejette les mots comme des insultes)
il s’embranche dans les arbres,
il s’étoile dans le noir,
se sanctifie dans la lumière parmi les nuages
il suit tous les contours, comme la vigne fidèle,
imprégné au-dessus de l’être, et presque anéanti
dans la harcelante intensité des délicats reflets
de la beauté,
il ose encore y exister,
et s’y mouvoir, s’y attacher,
et faire ses sauts en Arlequin rendu dévot et ébahi.

Désir, mon être d’air, ombre-amant
de la nature,
voilà que tu es presque absorbé,
heureux et impuissant
voilà que les hauteurs te précipitent
dans leurs divins abysses, et tu t’y perds.

Laisse donc la place, et que le rêve, le vrai
se mette à faire couler
dans mes veines émerveillées,
rien que les vrais nuages,
les couleurs sauvages du ciel, ses oiseaux,
le vent, le vert, les bienheureux orages
et Tout - ce qui arrache au regard l’éveil,
– royal, sans fond, sans fin et à jamais désenchaîné
Pouvoir de profondeur, d’apaisement et de douceur.



II.

L’intensité du monde est en moi.

Le monde ne me parvient qu’en idées,
ces cercles larges en arches incertaines,
des arabesques blanches vides encore.
J’entends à les remplir.
Le monde est seulement compréhensible.
Dans la nuit il surgit toujours par idées, ces espérances en attente,
Il est à moi de les sentir.

Comme une abeille butineuse de fièvre sainte
Je fais croître en moi le nid de feu
J’enseigne la chaleur, la vibration céleste
à ma respiration tout-essentielle.

Je repartis aux choses leur dû noyau
C’est l’enthousiasme qui fait bouger les choses, qui fait leur route de bateaux,
à grand balancement gracieux et grande cohérence distraite de vagues.

Je fais germer le monde par désir
Il n’est rien que le redressement qui suit automatiquement mon désespoir.
Il faut veiller, toujours veiller,
Car, faible, si je m’assoupis, le monde s’arrête de croître et, dépourvu de sa phosphorescence,
De lui ne reste rien, pas même le noir.
[1] sic



Alexandru Cosmin


Déchiré
Quand la pluie ne tombera plus
Je me tiendrai ici,
Devant vous
Et vous verrez que dans mes yeux
Ne sont aucune baisse de pluie,
Ne sont aucun mensonge,
Je n'ai pas dit juste des mots vides
De voler votre foyer...
Ne me regardez pas
Quand vous viendrez pour dire .
Que je suis pour n'importe qui
Et que je ne suis pas pour vous.
Et si je vivrai encore
Mon rêve de l'amour
Et pour être ensemble encore,
Pour m'aimer,
Je pleurais toujours,
Mais maintenant...
Ces larmes noires
Tourneraient pour épousseter
Et se lèveront encore,
Elles seront douces,
Je sauront alors :
Rien ne se tient entre nous
Je rêve maintenant…
Mais je sens mon rêve
Vivant à l'intérieur de moi
Je voudrais goûter ces
Larmes douces
De bonheur...
Vous êtes, étiez et serez
Mon et seulement amour
Qui ne me laisse pas être
À moins qu'il soit accompli...
Je suis désolé que j'aie obscurci
Un foyer d'ange,
Vous avez souffert de moi
Et je ne veux que vous saigniez.
Je suis ici, devant vous,
Pleurant mes péchés sous la pluie,
Le manteau est humide, mais je ne l'abats pas,
Bien qu'il soit lourd,
Vous me regardez, vous ne dites rien,
Vous ne savez pas que je pleure
Parce que de au-dessus
D'une pluie si froide tombe.
Je souhaite que nous nous aimions,
Que nous soient éternels
Et dorénavant soient pour jamais
Et oublient hier......
Quand la pluie ne tombera plus
Je me tiendrai ici,
Devant vous
Et ne regardez pas quand vous venez
Que j'ai les larmes froides dans mes yeux
Et sincère vous me dites
Si vous restez ou partez.

Moutons perdus

Je recherche un rêve,
Pour une larme absente,
Je recherche mon foyer
Cela peut plus ne se sentir,
Je recherche celui
Cela peut m'atteindre à l'intérieur
Je recherche mon amour,
Mais je ne pourrais pas jamais trouver… vous !
Je suis comme un mouton seul
Perdu par tous ces loups
Je passe bien par eux
Et j'ai lu leurs âmes.
Je passe et je suis plus faible
Mais je ne peux pas trouver
Des autres moutons seuls
Que je pourrais faire le mien.
Je me rappelle, nous étais des enfants,
Nous avons joué tous ces jeux,
Je me demande si vous
Rappelez-vous toujours ces jours.
Je me demande qui vous aimez,
Puisque je vous aime toujours,
Je me demande si je pourrais
Faites un de nous… deux.
Tout que je veux jamais est un baiser final
Quelque chose que je pourrais avoir de celui je manque.
Je ne sais pas si alors mes problèmes seront résolus
Je pourrais moindre matrice heureuse dans les griffes d'un loup.


Au revoir sonate

Il se produit toujours tard la nuit Qu'il fait une promenade en parc videIl s'avère justement maintenant, comme toujours, Pour qu'elle l'attende tôt, dans la fumée.Elle embrasse le cigare et souffles profondémentEt pleure silencieusement, comme elle faisait,Et essaye de se cacher qu'elle ne l'a pas aimé!Il part dans une hâte... il la trouvent tristeÀ la dernière fumée... c'est la dernière fois.Il la donne une étreinte, il regarde dans ses yeux, Il l'embrasse une fois et son foyer va perche,Elle ondule ses cheveux, le faisant rougissentEt alors ils partent...Les nuages cintrent leurs têtes et puis partent,Ils regardent l'un l'autre et le soleil réapparaît.Fleurs dans la fleur... juste comme la dernière fois.Il s'arrête dans la route pour lui dire encore Qu'il l'aime et il toujours l'aime...Sa voix devient plus mince, ses yeux humides, Il déclare son amour dans sa langue muetteEt il ne voit aucune pluie, il n'abat aucune douleur.Il continue à aller sous le ciel bleu clairEt arrive dans le parc complètement des fleursOù vous souhaitez vous pourriez rester jusqu'au lever de soleil,Juste toi et votre muse, pour rester contemplante,Pour apprendre ce que signifie l'amour ici sur terre…Mais elle a changé, elle n'a pas lieu comme hier,Elle ne peut pas aimer davantage quand vous lui demandez à,Et il lui dit des histoires…Bien que vous puissiez voir quand vous regardez dans elle des yeuxQu'elle est vide, sans n'importe quel amourEt dans son foyer ne soyez pas aucun regretEt elle ne l'aimera pas jamais commeIl l'aiment… elle l'oubliera.Il continue à peindre dans les motsTout amour qui il se sent à l'intérieur.Elle se lève elle des yeux et l'arrête,Elle lui dit qu'il n'est pas celui qu'elle aime.Vous ne savez pas quoi lui dire… le tu l'a frappée ?Vous lui dire s'est trouvé elle quand vous lui avez dit que vous l'aimez ?Vous la regardez et fermez votre bouche, bien que vous ne puissiez pas croireQue toute cette fois vous ne pourriez pas voirQue tout est elle et toi soyez justeSon éther des histoires...Vous regrettez qu'elle soit apparue sur la route de votre vieEt vous voyez son pleurer, disparaissant dans la fumée.Il reste la parole moins et sent la chute de baisses de pluieAu-dessus de sa tête et il prend son visage dans des ses mainsEt secousse de cris, remplie du désespoir,Les nuages reviennent et l'automne réapparaît.Il se réveille et le parc est vide encoreIl se lève et va à la maison sans rêver de l'amour.Et marche « aujourd'hui » disparaît lentement de sa tête Et il est triste… il ne se lèvera pas ses yeux et ne regardera pas dans l'avant de lui.Il arrive à la maison, s'échappant du froid qui est dehors,Sourire heureux, pensant au demain,Un demain avec l'odeur du ressortQuand il la reverra pour la dernière fois…

Niciun comentariu: